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Page sur l'électricité sans fil

La transmission d'énergie sans fil est une technique permettant la distribution de l'énergie électrique sans utiliser de support matériel. Cette technique est destinée à être utilisée pour alimenter des lieux difficiles d'accès.
Contrairement à la transmission de données, le rendement est le critère à maximiser, il va déterminer les différences des principales technologies.

Histoire

En 1825, William Sturgeon invente l'électroaimant, un fil conducteur enroulé autour d'un noyau de fer. Le principe de l'induction électromagnétique un champ magnétique fluctuant induit un courant électrique dans un fil électrique est découvert par Michael Faraday en 1831.
Combinant ces deux découvertes, Nicholas Joseph Callan est le premier en 1836 à faire la démonstration d'une transmission d'une énergie électrique sans fil. L'appareil à bobine d'induction de Callan est constitué de 2 bobines isolées appelées bobinages primaire et secondaire placées autour d'un noyau de fer. Une batterie connectée par intermittence au primaire 'induit' une tension dans le secondaire, provoquant une étincelle.
Dans une bobine d'induction ou un transformateur électrique, qui peut avoir un coeur ferreux ou de l'air, la transmission d'énergie se fait par simple couplage électromagnétique aussi connu par le terme induction mutuelle. Avec cette méthode, il est possible de transmettre de l'énergie sur de grandes distances. Cependant, pour diriger l'énergie dans la bonne direction, les deux bobines doivent être placées suffisamment proches.
Dans le cas de couplage résonnant, où les bobines sont réglées sur la même fréquence, une puissance significative peut être transmise sur plusieurs mètres.
En 1864, James Clerk Maxwell réalise une modélisation mathématique du comportement des radiations électromagnétiques. En 1888, Heinrich Hertz réalise une transmission sans fil d'ondes radio, validant les modèles mathématiques de Maxwell. L'appareil de Hertz est considéré comme le premier transmetteur radio. Quelques années plus tard, Gugliemo Marconi améliore le transmetteur, en y ajoutant un conducteur élevé et une connexion à la terre. Ces deux éléments peuvent être retrouvés dans les travaux de Benjamin Franklin en 1749 et de Mahlon Loomas en 1864.
Nikola Tesla investigue également dans la transmission radio mais contrairement à Marconi, Tesla conçoit son propre transmetteur, d'une puissance instantanée cinq fois supérieure à celui de ses prédécesseurs. Tous ces systèmes utilisent au minimum 4 circuits de résonance, 2 pour l'émetteur et 2 pour le récepteur.
Alors que les techniques sans fil se développent au début du XXesiècle, des recherches sont effectuées sur des méthodes de transmission alternatives. Le but était de générer un effet localement et de le détecter à distance. Des tests sont effectués sur des charges plus conséquentes, remplaçant les récepteurs faiblement résistifs utilisés jusqu'alors pour détecter un signal reçu. Au St. Louis World's Fair (1904), un prix est offert pour l'alimentation à une distance de 30 mètres d'un moteur de 0.1 cheval (75 W).

Ratio taille / puissance

Détail
La taille des composants est déterminée par :
la distance de transmission
la longueur d'onde utilisée
les lois de la physique, en particulier le critère de Rayleigh ou la limite de diffraction, utilisées dans la conception des antennes RF, ainsi que dans la conception des laser. Ces lois décrivent le comportement de rayons (micro ondes ou laser) qui vont s'affaiblir et diffuser avec la distance. Plus l'émetteur sera grand (diamètre d'une antenne, ouverture d'un laser), plus le rayon sera concentré, et moins il s'étalera en fonction de la distance et vice versa. Les petites antennes vont également favoriser la déperdition d'énergie par les lobes secondaires.
Les niveaux de puissance sont alors calculés en fonction de tous ces paramètres, ainsi que la somme des gains et des pertes caractéristiques des antennes, et la prise en compte de la transparence du médium dans lequel l'onde est transportée. Cette étape est connue comme étant le calcul du bilan de liaison.

Rendement

Systèmes à champ proche
Ces techniques permettent la transmission d'énergie sur une distance comparable au diamètre des éléments transmetteurs. Elle va généralement de quelques cm à quelques mètres.
Couplage inductif
Le principe d'un transformateur électrique est l'exemple le plus courant de transmission d'énergie sans fil. Les bobines du primaire et du secondaire sont électriquement isolées l'une de l'autre. Le transfert d'énergie se fait par couplage électromagnétique connu sous le nom de courant induit. L'inconvénient principal est la proximité requise du récepteur pour permettre le couplage.
Détail
Les applications sont diverses :
Certains chargeurs électriques d'objets portables utilisent ce principe pour éviter les contacts : brosse à dent électrique, portables
Les plaques de cuisson à induction. On peut avancer le fait que l'ustensile métallique ne constitue pas à proprement parler un enroulement secondaire. On peut le considérer comme un noyau non laminé d'un électroaimant alternatif, dans lequel les courants induits provoquent l'effet thermique.
Transfert transcutané (TET ou Transcutaneous Energy Transfer) dans les systèmes de piles cardiaques (ex AbioCor), et autres systèmes implantés.
Couplage inductif par résonance
En 2006, Marin Soljacic ainsi que d'autres chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) proposent une nouvelle application de transfert d'énergie sans fil, en se basant sur la théorie de l'électromagnétisme à champ proche, et l'utilisation de résonateurs couplés. Dans leur courte analyse théorique ils démontrent que lors de l'émission d'ondes électromagnétiques avec un guide d'onde à grand angle, des ondes évanescentes sont produites sans transporter d'énergie. Si un guide d'onde résonant est placé près de l'émetteur, les ondes évanescentes peuvent transmettre de l'énergie par un effet similaire à l'effet tunnel, le couplage des ondes évanescentes.
L'énergie canalisée peut ainsi être transformée en énergie électrique continue au niveau du récepteur, et elle ne serait pas dissipée ou absorbée par l'environnement du système. Le 7 juin 2007 un prototype est réalisé par le MIT WiTricité permet d'alimenter une ampoule de 60 watts à une distance de 2 mètres, avec un rendement de 40%.
Le couplage inductif par résonance est une réponse prometteuse aux défauts liés au couplage inductif traditionnel et aux rayonnements électromagnétiques : distance et efficacité. La résonance augmente le rendement en concentrant le champ magnétique sur le récepteur qui possède la même fréquence de résonance. Le récepteur est un solénoïde avec un enroulement sur simple couche, contrairement au secondaire des transformateurs classiques, ainsi que des plaques capacitives à chaque extrémité, qui accordent la bobine à la fréquence de l'émetteur, éliminant ainsi la perte d'énergie de problème d'onde.
Dès le début des années 1960, le transfert d'énergie par couplage inductif résonant a été utilisé avec succès dans les implants médicaux tels que le stimulateur cardiaque ou le coeur artificiel. Alors que les premiers systèmes utilisaient un récepteur à bobine résonante les derniers systèmes utilisent également des émetteurs à bobine résonante. Ces systèmes médicaux sont conçus pour avoir un rendement optimal avec de l'électronique faible puissance, en gérant les désadaptations et variations dynamiques des bobines.
La distance de transmission de ces systèmes est généralement inférieure à 20 cm. Aujourd'hui le transfert d'énergie par couplage inductif résonant est fréquemment utilisé dans beaucoup d'implants commercialisés.
Le transfert d'énergie pour l'alimentation des voitures électriques et des autobus est une application expérimentale de grande puissance ( 10kW ) de cette technologie. Des niveaux de puissance importants sont nécessaires pour la recharge rapide des véhicules, et un bon rendement permet une économie d'énergie et la diminution des impacts environnementaux. Une autoroute expérimentale utilisant ce principe a été réalisée pour recharger les batteries d'un autobus protoype
L'autobus pourrait être équipé d'une bobine rétractable pour diminuer la distance de transmission, le système prototype ayant été conçu pour une distance de 10 cm. Des recherches sont également faites pour recharger les voitures sur des points de stationnement et dans les garages.
La recharge de ses batteries grâce aux ondes radio et la commercialisation s'annoncent imminentes.
Systèmes à champ lointain
Ces systèmes permettent l'acheminement de l'énergie sur des distances bien plus grandes que le diamètre des transmetteurs, par exemple sur plusieurs kilomètres. Jusqu'au début du XXIesiècle, la transmission d'énergie sans fil sur courte et moyenne distances sera peu exploitée (puces RFID faible puissance). La peur d'éventuels risques sanitaires concernant la transmission aérienne d'énergie est une cause de l'abandon du projet.
L'utilisation de radiations microondes directionnelles permet de limiter les risques concernant la santé et la sécurité. La maîtrise de la précision d'alignement entre l'émetteur et le récepteur est un critère déterminant pour la sécurité du système. En 2007, les recherches commencent à aboutir à des solutions concrètes, tels le système Witricité.
Récemment, de nouvelles technologies de convertisseurs à haut rendement d'énergie micro-onde en énergie électrique continue ont vu le jour permettant ainsi de récupérer un maximum d'énergie du faisceau micro-onde incident. Ces technologies s'appuient sur un système de filtrage et un redresseur, basé sur l'association originale d'un système passif d'adaptation d'impédance optimisé et d'un convertisseur spécifique. Ce type de dispositif présente un grand potentiel d'application pour l'alimentation de systèmes nomades dans le contexte du développement de l'intelligence ambiante.
Cette avancée technologique donne la possibilité de récupérer assez d'énergie pour alimenter un grand nombre de petits dispositifs étiquetage, identification, rapatriement de données d'un capteur abandonné, petits micro processeurs, et pourra donc être utilisée comme source d'approvisionnement en énergie électrique d'une multitude de micro systèmes faible consommation situés jusqu'à plusieurs mètres de la source avec un rendement de conversion jamais atteint jusqu'alors. Ces micro-systèmes auront une durée de vie illimitée par rapport à ceux dotés d'éléments de stockage local d'énergie par voie électrochimique (pile). Il est aussi envisageable d'utiliser cette technologie pour recharger à distance des accumulateurs embarqués sur un système nomade ou non connecté à une source d'énergie.
En faisant converger le champ électromagnétique grâce à une antenne géante, la NASA a réalisé en 1975 un transfert d'environ 34kW sur une distance de 1,5km. Le rendement obtenu était, selon la NASA supérieur à 82%. L'utilisation d'un tel système n'est évidemment pas sans risque pour la santé, au vu des champs électromagnétiques très puissants.
Nombre d'utilités sauteraient sur l'occasion d'acquérir un système capable de transporter des milliards de volts d'électricité. Plus la tension est élevée moins l'ampérage requis pour délivrer la même puissance est important, et la diminution de l'ampérage entraînant une réduction des pertes, davantage de puissance peut arriver jusqu'au client final. ABB s'efforce actuellement de développer tous les composants requis pour construire un système de transmission de puissance CCUHT (courant continu à ultra haute tension) de 1 100 kilovolts (kV) ou 1,1 million de volts, ce qui représente la plus grande progression en termes de capacité et d'efficacité depuis plus de deux décennies. Un tel système pourrait délivrer environ 10 000 MW sur plusieurs milliers de kilomètres avec des pertes minimes. Pour développer le système, de nombreux défis techniques ont dû être relevés et ces exploits ont suivi de près l'annonce par ABB de son premier transformateur convertisseur de courant continu à ultra haute tension (CCUHT) de 1 100 kV, un composant clé du système.Aujourd'hui, d'autres composants sont également disponibles, notamment les sectionneurs de dérivation à ultra haute tension, les limiteurs de surtension, les condensateurs de couplage et les filtres. Ces composants sont aussi essentiels que le transformateur convertisseur dans les réseaux CCUHT car ils contribuent à la sécurité du transport de l'énergie CCUHT. Les sectionneurs de dérivation sont nécessaires pour dériver ou réintégrer rapidement les convertisseurs CCHT dans le réseau après une maintenance ou un fonctionnement à tension réduite. Les condensateurs de couplage servent de filtres antiparasites, les limiteurs de surtension constituent un élément clé assurant la protection du système contre les surtensions, et les filtres garantissent la qualité de l'énergie en atténuant les harmoniques et les autres perturbations électriques.Pour développer des réseaux CCUHT, le système doit être capable de supporter des contraintes haute tension et conserver un haut degré d'isolation électrique. Par exemple, tous les composants à ultra haute tension présentés ci-dessus ont été conçus et testés pour garantir un niveau de tenue aux surtensions de manœuvres >2,1 mégavolts (MV) ou 2,1 millions de volts, et un niveau de tenue aux chocs de foudre >2,5 MV, des niveaux inégalés pour des produits de cette catégorie. Les niveaux de protection des limiteurs de surtension ont été optimisés pour offrir une marge opérationnelle suffisante. Pour ce faire, ABB a soigné la conception du système afin de garantir des performances thermiques exceptionnelles et utilisé des varistances ZnO de haute qualité.
En augmentant la distance entre le sol et les parties sous tension, les propriétés d'isolation de l'air peuvent être utilisées pour améliorer les performances d'isolation des produits CCUHT 1 100 kV. Ainsi, la majorité des systèmes est située à une distance importante du sol : les filtres à 26 mètres, les sectionneurs de dérivation à 14/16 m, les limiteurs de surtension à 16 m et les condensateurs de couplage à 18 m. Ces contraintes physiques ont entraîné de nouvelles exigences pour la conception des produits CCUHT, lesquels doivent être capables de faire face aux activités sismiques et aux combinaisons de charges mécaniques associées.Le transport CCHT est une évolution de la technologie CCHT, mise au point par ABB il y a plus de 50 ans. ABB est un leader mondial des technologies de transport CCHT qui compte à son actif plusieurs réalisations avant-gardistes et plus de 70 projets à travers le monde représentant une capacité de transport totale d'environ 60 000 MW.

L'induction électromagnétique

Le passage de l'information sans fil à la puissance sans fil nécessite un changement de paradigme : ajouter une couche de transmission de puissance en plus de la transmission électromagnétique de l'information. La volonté de couper le cordon électrique n'est pas nouvelle. Depuis très longtemps, nous sommes capables de transmettre de faibles puissances sur de courtes distances. La bobine à induction, formidable invention du 19ème siècle, permettait déjà de transférer de l'énergie électrique entre deux bobines non reliées, dans l'air.
Le principe est le suivant : un courant électrique circule dans une bobine, qui constitue le rôle d'émetteur. Ce courant électrique induit un champ magnétique autour de cette bobine émettrice. L'appareil à alimenter en puissance, embarque une bobine réceptrice qui, une fois placée dans le champ magnétique, transforme l'énergie du champ en courant électrique. Ce courant électrique induit, dont l'intensité dépend d'un certain nombre de paramètres (intensité du courant initial, qualité du couplage, etc.), sert à alimenter l'appareil en puissance.1 Ce procédé est exactement le même que celui qui est utilisé pour recharger son téléphone, via les chargeurs à induction. C'est la première étape d'une évolution vers le tout sans-fil.
Schéma : principe du rechargement par induction
Si ce procédé de transmission est bien connu et constitue un point de départ intéressant, l'induction magnétique pâtit de son caractère localisé, le champ magnétique permettant la transmission de puissance étant nécessairement orienté dans une direction et difficilement utilisable par plusieurs appareils simultanément.

la technologie Primove de Bombardier

La technologie Primove développée depuis 2010 par Bombardier et protégée par de nombreux brevets permet le rechargement des tramways électriques par induction magnétique. Les équipements de recharge sont enterrés au niveau des stations du tramway et permettent l'alimentation sans contact de l'engin roulant notamment au moment de l'accélération, fortement consommatrice en énergie. L'induction permet de faire fonctionner le tramway sans mise en place et entretien de caténaires, simplifiant ainsi l'aménagement de l'espace urbain. Cette technologie est déjà utilisée pour alimenter les trains de Nanjing, en Chine, et d'Augsbourg en Allemagne.
Schéma de fonctionnement d'un tramway électrique de la technologie Primove

L'électricité sans fil bientôt dans notre quotidien

L'entreprise américaine Energous, pionnière du secteur, a mis en place la technologie Watt Up, permettant de générer un champ dans lequel tout appareil électronique disposant d'un récepteur adapté peut se recharger. Dans ce « champ d'électricité » délocalisé d'un rayon de 4 à 5 mètres, les appareils se rechargent en mobilité, à partir des ondes générées par un émetteur d'ondes radiofréquences. Des microfaisceaux d'énergie sont émis par l'émetteur et associés à des ondes radiofréquences émises dans toutes les directions. Les antennes du récepteur captent les ondes émises ainsi que l'énergie associée, et le récepteur convertit l'ensemble des poches d'énergies captées en courant électrique suffisant pour recharger l'appareil mobile. L'enjeu technologique réside dans le fait de générer des ondes suffisamment chargées en énergie dans l'optique de recharger efficacement des appareils électroniques, tout en limitant la puissance transmise pour minimiser les risques potentiels d'utilisation.


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